Double projet de Recherche et Conservation
sur les tortues marines
Les tortues marines, leurs stocks, leur distribution, leur écologie sont mal connus en Polynésie française… Ce manque de données locales contraste avec les résultats obtenus dans de nombreux pays du Pacifique et rend difficile la mise en place de plans de conservation adaptés aux caractéristiques et aux enjeux du terrain, dans un territoire dont la superficie équivaut à celle de l’Europe.
L’association te mana o te moana a donc souhaité mener un projet de recherche de grande ampleur sur les tortues marines, financé majoritairement par le Critical Ecosystem Partnership Fund (CEPF) et le Ministère en charge de l’Environnement, du Développement Durable et de la Mer.
Démarré en juillet 2010, il représente un programme innovant combinant l’utilisation d’une nouvelle technique de suivi des tortues marines en milieu marin et un suivi de sites de pontes de tortues vertes à terre.
Cette étude cible des espèces en danger critique (Eretmochelys imbricata) et en voie d’extinction (Chelonia mydas). Le projet concerne six îles de l’Archipel de la Société : Bora Bora, Maupiti, Tupai Maiao, Moorea et Tetiaroa.
Première phase
Un Symposium international sur les tortues marines
Au préalable des missions, et pour rassembler les acteurs locaux agissant pour la protection des tortues marines, un forum de concertation a été organisé à Moorea en date des 26 et 27 octobre 2010. Ce forum, appelé “1er Symposium sur les tortues marines de Polynésie française” a rassemblé des associations, centres de recherche, pêcheurs et des autorités locales. Des scientifiques internationaux ont été également invités pour intervenir et donner leurs diverses expériences dans la protection des tortues marines.
L’objectif était d’établir un recensement précis des actions déjà entreprises pour la conservation des tortues marines en Polynésie française, ainsi que des besoins à venir dans ce domaine, de définir les priorités locales en matière de recherche et de conservation, et de formuler des propositions pour des plans de conservation impliquant les chercheurs et les populations locales, et adaptés au contexte Polynésien.
26 et 27 octobre 2010 : 1er Symposium sur les tortues marines de Polynésie française
Deuxième phase
Le recensement sur le terrain
Après l’organisation du symposium, la deuxième phase du double projet de recherche sur les tortues marines de Polynésie a pu démarrer. La première mission de terrain de recensement des tortues marines de Polynésie française a eu lieu le 1er novembre 2010.
Dans le but de collecter des informations cruciales sur les populations de tortues, Te mana o te moana a développé ce projet de recherche à double composante avec l’étude des sites de ponte sur les plages de certaines îles sélectionnées, mais également le recensement en mer des populations à l’aide d’une nouvelle technique appelée « manta tow ».
Qu’est ce que la technique « manta tow? »: tracté par un bateau à vitesse constante, un plongeur en snorkeling a pour mission de recueillir des observations de tortues marines sur des profondeurs allant de 5 à 25 m. Un preneur de note rentre les coordonnées GPS et un observateur en surface scrute les alentours pour détecter la présence éventuelle de tortues en surface.
Les 19 techniciens et 21 observateurs spécialement formés à la méthode de recensement de « manta tow » ont ainsi parcouru les îles, échantillonnant ainsi quelques 614 km de pente externe en 39 jours de terrain. Au total 290 observations de tortues marines ont été réalisées par les équipes de terrain !!
Les résultats
Téléchargez le Double programme de recherche sur les tortues marines de l’archipel de la Société, Polynésie française – Rapport final 2011
Bilan du projet vu par le CEPF
Marquage satellite
de tortues marines
La pose de balises satellites sur les tortues marines est un outil scientifique permettant de suivre leurs déplacements et de mieux comprendre leur répartition et leur migration. Les tortues imbriquées sont relativement communes en Polynésie française (Société et Tuamotu notamment) mais n’y ont jamais été étudiées avant 2010.
La présence d’adultes intrigue les scientifiques locaux qui souhaitent déterminer avec certitude si ces tortues sont bien sur leur aire de nourrissage. En effet, aucune ponte de tortue imbriquée n’a jamais été signalée en Polynésie française et les sites de nidification des individus présents sont inconnus.
L’Observatoire des tortues marines ayant pour objectif de compléter la base de données existante et d’impulser de nouvelles initiatives de recherche, la première action concrète de l’Observatoire des tortues marines a été le marquage par balise satellite de trois tortues imbriquées adultes. Le parcours de ces tortues est suivi par la NOAA et envoyé régulièrement à l’Observatoire sous forme de cartes. Ce marquage par balise satellite de tortues imbriquées est la première initiative de ce genre en Polynésie française.
La première tortue équipée d’une balise satellite a été Aretemoe. Son nom signifie « les vagues ondulantes du grand océan » en langue tahitienne.
Cette tortue imbriquée femelle a été a été trouvée par un pêcheur dans le lagon de Vaiare (Moorea) le 03/04/2011 suite à une blessure par fusil harpon au niveau de la nageoire antérieure droite. Cette tortue de 78 cm de longueur courbée de carapace (CCL) pour 42,1kg a ensuite été recueillie à la Clinique des tortues de Moorea.
Après avoir regagné suffisamment d’autonomie, elle a été relachée au large de Papetoai (Moorea) le 12/08/2011 par Onyx Le Bihan, responsable environnement de la Commune de Moorea-Maiao. Depuis, elle se déplace entre Maiao et Moorea.
Les deux autres tortues équipées de balises satellites ont été capturées en apnée spécialement dans cet objectif. Les deux individus se trouvaient à une profondeur moyenne d’environ 16 mètres sur la pente externe du récif de Moorea, dans la zone de Temae.
Capturées le 08/12/2011, elles ont été relâchées sur le lieu de leur capture le 09/12/2011. La première, nommée Eimeo (l’ancien nom de Moorea), mesurait 71 cm (CCL) pour 34,9 kg. C’est probablement une sub-adulte. La seconde, une femelle adulte nommée O Honu (signifiant Profondeur), mesurait 78 cm (CCL) pour 46,2 kg. Trop peu de données sont encore disponibles pour avoir une carte détaillée de leurs déplacements.
Ce marquage satellite a été rendu possible grâce au soutien technique et financier de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration), du Dr George Balazs d’Hawaii (Marine Turtle Research Program NOAA, National Marine Fisheries Service) et au soutien financier de la Fondation Anneberg.
11 mai 2012 – Deux astronautes et une Miss pour relâcher Costa Luna
28 octobre 2010 – Une tortue marine retrouve l’océan, équipée d’une balise satellite
Ariti : Tortue caouanne relâchée le 8 mai 2013 équipée de deux émetteurs satellites.
Après un court séjour à la Clinique des tortues marines, Ariti ( “Alexis” en tahitien) a rejoint l’océan le 6 juin 2013. Cette tortue caouanne (une première pour l’association) avait été trouvée par un pêcheur de la presqu’île de Tahiti, d’où son nom masculin bien que cette tortue soit une femelle. En très bonne santé, elle a été relâchée grâce à la Direction de l’Environnement de Polynésie française (DIREN) après avoir été équipée de deux balises satellites qui permettront de suivre ses déplacements pendant quelques mois.
La pause des émetteurs et leur suivi sont rendus possible grâce au soutien de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Agency) et du Pays. Cette relâche a été effectuée en compagnie d’une classe de la presqu’île et de la Commune de Tehaupo.
Septembre 2014 : Ariti sur un éventuel retour au Fenua
04 février 2014 : Ariti aux îles Marshalls
04 janvier 2014 : Ariti arrive dans le Pacifique Nord.
1 octobre 2013 : Ariti a quitté Fidji
22/09/2013 : Ariti s’éloigne de Fidj
17/08/2013 : Ariti arrive à Fidji
07/08/2013 : Ariti se rapproche de Fidji
15/06/2013 : Ariti continue sa route et passe Maiao
06/06/2013 : Ariti quitte Teahupoo
26/05/2013 : Relâche de Ariti