Une situation très préoccupante pour la survie de ces espèces protégées et en voie de disparition…
Le rôle de la Clinique des tortues de Moorea est de recueillir des tortues malades ou blessées mais nous avons également comme lourde tâche de récupérer des tortues trouvées mortes et échouées pour les autopsier et effectuer des prélèvements.
De jeudi 19 à lundi 23 février, ce sont ainsi trois tortues….. mortes….. qui ont ramenées à la Clinique, toutes victimes de flèches de fusils harpons.
La première était une tortue imbriquée juvénile d’une trentaine de centimètres à peine, dont la chair est réputée toxique. Elle avait été trouvée jeudi dernier par le maire délégué de Haapiti près d’une plage de Haumi et présentait une perforation au niveau de la tête. La seconde a été trouvée le vendredi : il s’agissait d’une tortue verte d’une cinquantaine de centimètres repérée par un plaisancier flottant dans la zone de Tiahura. Elle présentait une perforation au niveau de la dossière. Enfin, lundi matin une nouvelle tortue est trouvée morte également blessée par fusil harpon. Trouvée flottante en Baie d’Opunohu à 9h du matin par des jet ski, il s’agissait d’une tortue verte de bonne taille (mesurant 80cm pour 50 kg), elle avait été fléchée au niveau de la tête et la pointe était restée coincée dans le crâne…
Malheureusement, les tortues marines, menacées et protégées, font toujours l’objet d’un braconnage régulier en Polynésie française pour la consommation de leur chair. Cette activité est ici d’autant plus incompréhensible que l’un des individus ciblés est toxique à la consommation (tortue imbriquée) et l’autre trop jeune pour contenir des quantités intéressantes de viande.
Les mots de Sylvia Earle, Présidente de Mission Blue : « Only when people are aware of such atrocities — and understand why it matters not only to the turtles but to people everywhere — can the killing be stopped ».
Nous rappelons que ces espèces menacées sont protégées par la loi du pays et le Code de l’Environnement mis en place par la Direction de l’Environnement. Il appartient à chacun d’entre nous de préserver ces espèces et permettre à nos jeunes générations de les admirer dans nos eaux polynésiennes.